Amatlich, Mauritanie, janvier 2007 | ![]() | ![]() | ![]() |
La marche.
Spontanément, le groupe s’adapte au terrain, en ligne de front sur les plateaux caillouteux, en file dans les dunes sur la piste tracée par les pieds nus du guide, ligne virtuelle où le sable enfonce moins.
Inlassablement, les uns discutent. D’autres, tantôt s’isolent, tantôt commentent leurs découvertes.
L’interminable répétition du même pas sert de trait d’union à la succession des terrains foulés, larges plateaux de rocailles sans relief, affleurements de roches lisses sonnant creux sous le bâton, chaos de blocs qui accrochent le pied distrait, montées de dunes, pied à plat, à l’impulsion, dégringolades accompagnées de vagues de sable blanc.
Le corps parfois proteste, souvent exulte dans l’activité pour laquelle il a été forgé par des millénaires de marche depuis que l’australopithèque s’est dressé sur ses pattes de derrière.
Pendant ce temps, la pensée, libérée du souci de l’itinéraire, s’attarde sur un détail, se confronte à la pensée de l’autre ou s’isole pour aligner ces mots que fixera le papier à l’étape.