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Lundi 13/12/2004, 12 h 00, Tamrit. Notre sommeil fut profond et bienvenu, cette nuit, après un si long voyage. Au petit matin, 6 h 00, le 4x4 nous emmène sous les étoiles, et sur une piste plus chaotique que la route de l'aéroport, rejoindre nos dix ânes. Pour nous quatre, on compte un guide (Sayeh), un accompagnateur (Tahar), un cuisinier (Rahmani) et 3 âniers (2 Mohamed et le jeune Ali). |
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Il y a trois cols pour accéder au Tassili N'Ajjers par ce côté. Notre chemin se fait d'abord sous la surveillance d'un imposant piton du Tafelelet. Le premier col nous permet d'accéder à la vallée de Tafetest, où nous faisons une première halte le temps de brûler quelques déchets oubliés par nos prédécesseurs. Le chemin serpente alors au fond d'un canyon ombrageux. Deuxième col bref et abrupt. A présent, notre surveillant est un pic acéré, que nous convenons d'appeler la dent de Sarkosy, bien que Jean-Marc la trouve trop modeste pour mériter ce surnom. Le troisième col est plus exigeant. Les rocs nous présentent un escalier de géant, qui surplombe le vide. Au sommet, le plateau est cependant chaotique. Souvent, la roche affleure. |
Au bout du chemin, nous arrivons aux falaises hérissées de pitons coiffés de Tamrit. Les squelettes de tentes, prêtes à être montées pour l'accueil de visiteurs " officiels " sont gardées par un touareg en passe-montagne. L'étape du jour est accomplie, nous camperons ici ce soir, après une visite cette après-midi aux peintures de Tamzounaïtak. Collation et sieste en attendant. Le désert nous apprivoise, avec ses scarabées bleus, ses oiseaux (" moula-moula "), et la tiédeur de ses siestes, sur le sable, au soleil, dans la brise. |
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Lundi 13/12/2004, au soir. Tamrit. Pas très loin, les peintures rupestres de Tamzounaïtak, à partir de Tamrit ? Nous avons pourtant marché trois heures cet après-midi du 13, dans un chaos de rochers entassés en position improbable. Les quatre périodes de peintures sont représentées dans les anfractuosités que nous avons visitées, creusées par les eaux à la base des rochers, ce qui permet à Tahar de nous les présenter : |
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- La première période, dite des têtes rondes, remonte à plus de 4000
ans avant JC. Au premier stade, les têtes des silhouettes humaines portaient
deux cornes ou un masque, plus tard, elles sont représentées bras écartés,
comme en prière, devant des symboles divins. |
Un labyrinthe de blocs épars à escalader, à contourner ou à sauter nous amène ensuite au bord d'un canyon de 700 mètres de profondeur. La longue chute de la pierre jetée par Sayeh parle à nos esprits bien mieux que ce chiffre… En longeant le précipice, nous trouvons notre premier cyprès. Déraciné et mort, il nous fournit en brindilles odorantes pour le feu du soir. C'est un long et éprouvant dédale qui nous attend, pour contourner le canyon et admirer les cèdres de Tamrit, bien vivants et imposants au creux d'une vallée. Nous leur faisons l'hommage de nos photos. Nous en rencontrons quelques autres, en suivant la trace de l'oued, et même un palmier à l'abri entre deux rochers. Nos ânes paissent un peu plus loin, annonçant le bivouac. |
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Veillée au coin du feu, odorant le cyprès, sous l'abri de la roche. Le ciel est riche ce soir, nous avons peine à repérer les constellations dans le foisonnement de points lumineux. La voie lactée s'éclate. La lune en son premier quartier se fait discrète, mais on devine sa rondeur dans l'ombre. Les étoiles filantes animent le spectacle. Plus tard dans la nuit, les yeux accoutumés permettront de distinguer la nébuleuse d'Orion, et plus tard encore, Saturne, dans ses anneaux, dans l'alignement de Castor et Pollux… |
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