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Mardi 14/12/2004, 18 h 00. Sefar L'étape de ce matin fut une promenade, sur un sentier dallé de roches plates, même si les derniers kilomètres se firent au " pas Touareg ". Nous passons d'une anfractuosité à l'autre, dans les vallées d'Intinen et Titeras N'Elias, où les peintures s'offrent au regard, parfois bien dégradées. Nous herborisons aussi, avec l'aide du livre de Brigitte (Fleurs du Sahara - Voyage ethno-botanique avec les Touaregs du Tassili - Ibispress - Atlantica- A.C. Benchelah, H. Bouziane, M. Maka et C. Ouahes - Préface de Théodore Monod.) Autour de nous se dressent souvent ces colonnes de grès torturées, fendues, repolies par les vents. Parfois, elles disparaissent, et nous voici traversant un reg plat à grandes enjambées. Puis celui-ci s'affaisse en une grande vallée sablonneuse où paissent douze dromadaires. Nous remontons la berge opposée, entrant dans l'In Etouani. Revoici les silhouettes rocheuses, et dans un creux, voici le campement de " Terre d'Aventures ", dont nous avons vu les chameaux, dans la vallée en contrebas. Pas de touriste, les chameliers et cuisiniers nous accueillent et nous offrent les pruneaux de l'hospitalité. Visites des peintures situées à proximité, puis nous rejoignons d'un pas vif Sefar, où notre salade est servie. Au pied des falaises qui nous abritent, sont disséminés d'autres emplacements de bivouac. L'un d'eux est occupé par un groupe de " Comptoirs du désert ". |
Cet après-midi, visite de Sefar blanc. Nous déambulons dans les rues d'une ville folle aux murs de rochers en ruine. Au départ, nous descendons dans un entrelacs de rocs pour entrevoir une guelta. Un chameau de " Terre d'Aventures " blatère tout près car on le charge d'eau. Nous continuons entre piliers, surplombs, meurtrières … Le pied de Tahar frôle une petite vipère à corne, dont la présence le surprend. D'abord immobile, à peine visible sur le sable, elle recule sans se dérouler, toujours dressée, dessinant une petite série de virgules parallèles en guise de traces sur le sable. Le bâton de Sayeh la coupe en deux. Pendant cette aventure, Jean-Marc, qui s'était vanté de sa phobie, reste mystérieusement calme…. |
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Aux murs, les animaux peints sont tout aussi paisibles : girafes, bouquetins, gazelles, sous la menace de chasseurs armés d'arcs et de lances, vaches gardées par des bouviers. Certaines peintures sont de grande taille. Les hommes dessinés ici semblent avoir emprunté sa folie au décor qui les entoure : têtes à cornes et à " oreilles de Mickey ", formes bizarres, phallus, accouplements. Au toit d'une niche, une femme accouche assise. Le dieu de Sefar, de taille impressionnante, est adoré sur une façade ornée de symboles … Et partout, ces rochers aux formes contournées évoquant parfois des animaux géants. Voici une ruelle conduisant à une cour, une fenêtre donnant sur le même enfer minéral, une voûte … Au pied des rocs, du sable fait la dune. Dans un creux, une lavande nous fait ressortir le livre de Brigitte … Nous nous rapprochons de notre campement : des chambrettes sont aménagées au pied des rochers en surplomb. Celle que nous avons choisie pour dormir a les murs ornés d'un ou deux animaux et d'une silhouette humaine. Que nous réserve le ciel nocturne ? |
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