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Mercredi 15/12/2004, 12 h 30. Sefar. Déjà la sieste, au retour de notre visite du matin aux " galeries " de Tin Tazarift et Tin Teferiest (celle-ci vue au retour). Jean-Marc est parti composer une nature morte en noir et blanc avec de petits objets réunis en chemin, Brigitte copie le personnage qui, sur le mur de roche, a veillé sur notre nuit, Nicole s'adonne à la lecture. Il est temps de coucher par écrit le récit des heures écoulées. Hier, en grignotant les biscuits accompagnant le thé, nous avons, comme la veille, assisté à la préparation de la galette de semoule, dans son lit de sable chaud, qui, trempée de bouillon de légumes, compose le repas du soir des Touaregs. Les visiteurs ont eu de la soupe, et un ragoût de légumes avec un peu de viande. Deux jerricans vides sont ensuite transformés en tam-tam, des chants berbères montent, scandés, répétitifs, envoûtants. Le jeune Ali entonne des couplets bien à lui qui les fait tous rire. Nous tentons aussi de pousser la chansonnette … La nuit est profonde lorsque nous gagnons notre coin-coucher, mais le ciel est voilé sur l'horizon. Cassiopée et Orion se partagent le zénith. |
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Lever tardif ce matin (7 h) car nous ne partons qu'à 8 h 15 pour Tin Tazarift. Le trajet est court, une heure peut-être sur le reg. Les rues de Tin Tazarift sont plus larges que celles de Sefar blanc. Le vent en a profité pour accumuler de vraies dunes entre les rocs, qui se courbent souvent en arches gigantesques. La première peinture est un nageur, immense. Les autres personnages seront tous plus petits : des vaches, des chasseurs, des gazelles, des antilopes, des singes. Un chameau pose une énigme, dessiné en -4500, quand cet animal n'existait pas encore dans la savane du Tassili … Tahar passe la tête par un trou du rocher pour la photo. Le grand Sayeh compare sa taille avec celle de Jean-Marc … Au retour, petit détour par Tin Teferiest où se trouvent deux murs peints. Et nous voici attendant l'heure de visiter Sefar la noire. Le temps de la sieste s'étire paresseusement, l'obligation de ne rien faire nous apaise plus que le repos lui-même … |
Mercredi 15/12/2004, 17 h 45. Sefar la noire semble se distinguer par un plus grand nombre de rochers qui ont rompu avec l'équilibre pour se soumettre à la gravité. Ces blocs ayant gardé une couverture d'écailles noirâtres, témoignage de leur récente position sommitale où ils étaient soumis à l'érosion éolienne, leur accumulation explique peut-être le nom du site. Mais c'est toujours dans le soubassement des tours intactes, creusées et lissées par les eaux de ruissellement, que se voient les peintures. Quelles images nouvelles cet après-midi ? Un éléphant de taille respectable a les pattes aussi grêles que la trompe, ce qui donne d'abord l'idée d'une bête à cinq pattes. Quelques mètres plus loin, son homologue, plus petit, montre deux défenses bien dessinées. Des danseurs semblent porter des décorations de palmes aux mollets, comme certains africains. Les Peuls sont d'ailleurs évoqués, par notre accompagnateur comme cousins des Touregs. Une femme enceinte porte à la main un énigmatique croissant. Un mur porte des dessins (d'enfants ?) d'une période plus contemporaine : des cars et des voitures remplacent les bovidés !… Sur le chemin du retour, nous descendons jusqu'au bord de la guelta approchée hier. Son eau verdâtre abreuve les ânes, sert à la cuisine. Lorsque les jerricans amenés de Djanet sont vides, les touristes s'en contentent, " avec leurs pilules ". Nous n'aurons pas ce privilège. Au campement, le thé est déjà prêt. Nous nous attardons devant le pétrissage de la galette de semoule. Mohamed accompagne les dames jusqu'à l'oued, pour ramasser des graines de lavande. Le ciel, blanc cet après-midi (nous avons eu une heure sans ombre) va peut-être se dégager pour la féerie nocturne. |
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